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Chris Ware2024-02-01T13:02:25+00:00

Chris Ware est un artiste américain de bande dessinée, né le 28 décembre 1967 à Omaha (Nebraska).

Il découvre dans les années 1980 la culture sixites à travers les comics underground. Une exploration inspirée par la revue Raw et les créations de Robert Crumb, Gary Panter ou Charles Burns.

Très vite, le dessinateur talentueux observe que la bande dessinée est un médium « inexploité, un monde d’expression potentielle et d’honnêteté authentique ». Repéré par Art Spiegelman en 1987, il occupe très vite les premières pages de Raw pour s’imposer comme l’un des artistes « cultes » du secteur. Dès ses premières parutions, à l’aune des années 1990, il repousse les frontières du neuvième art.

En parallèle, l’artiste poursuit son éducation artistique, d’abord à l’Université du Texas puis à l’École de l’Institut d’art de Chicago.

« Je suis consterné par ma capacité à me souvenir complètement des événements et à supprimer toutes les choses stupides que je fais et dis en toute circonstance publique »

Dès le départ, le travail de Ware s’élabore d’un façon rigoureuse et exigeante à la pratique du comic strip. Le dessinateur voue une admiration aux pionniers du genre comme Winsor McCay, Charles Schulz, George Herriman ou Rodolphe Töpffer. En 2000, avec la publication de Jimmy Corrigan – le gamin le plus intelligent du monde (Delcourt, 2002), Chris Ware s’impose comme un pilier du dessin contemporain, grace à un trait minimaliste d’une précision sans faille s’étalant en compositions labyrinthiques.

Son ouvrage, auparavant publié en série dans plusieurs hebdomadaires de Chicago, est encensé par la critique outre-Atlantique. Le succès populaire suit, avec plus de 100 000 exemplaires écoulés. À Angoulême en 2003, l’auteur réalise une doublette inédite en remportant le Prix Alph’Art du meilleur album ainsi que celui de la critique. En 2001, le livre devient la première BD recevoir remporté le Prix Guardian du premier livre.

« L’apparente minutie de mon travail vient uniquement du fait que j’essaie de fournir une expérience de lecture aussi claire que possible à partir de l’expérience enchevêtrée et nouée de la vie telle que je la connais »

Ses créations suivantes connaîtront aussi une trajectoire retentissante, qui lui permettra d’être auréolé d’une cinquantaine de prix aux États-Unis et à l’international. Les romans graphiques complexes de Ware mettent en lumière les destins d’habitants des quartiers périphériques du Midwest et reflètent de manière poignante le rôle que joue la mémoire dans la construction de l’identité.

Son statut de maître de la bande dessinée lui ouvre, en 1999, les portes du New Yorker, dont il réalise la couverture à de multiples reprises au fil du temps.

« Je crois que le rôle de l’artiste n’est pas d’imposer une structure à son art mais de laisser la structure se construire d’elle-même – et elle le fera toujours, si vous la laissez faire »

Il réinvente le langage de la bande dessinée de façon architecturale et invite le lecteur à prendre son temps face à un dessin.

Cases minuscules entrecoupées de dessins grand format, l’artiste travaille sans esquisses pour rendre son dessin plus vivant. S’il choisit la ligne claire, c’est pour laisser place aux accidents, suivre les mouvements du dessin sans l’étouffer dans ses carcans. En résulte une distance et une clarté qui incite le lecteur à plonger son regard au travers du dessin. Il se questionne alors sur son art : affaire de «lecture» ou de «contemplation» ? Chacune de ses oeuvres est une introspection, un «meta-dessin».

En 2021 il reçoit le Grand Prix de la ville d’Angoulême pour l’ensemble de son oeuvre.

 

PRESSE

Interview au Guardian — 28 septembre 2019

Interview au New Yorker — 20 novembre 2023

 

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