PARIS
English version below
NINA BUNJEVAC
La Réparation
Éd. Martin de Halleux
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Exposition
du 16 janvier au 1er mars 2025
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MARTEL PARIS | 17 rue Martel | 75010 Paris, France
L’univers tout en noir et blanc de Nina Bunjevac impressionne par sa maturité graphique. Pointilliste virtuose, l’autrice canadienne d’origine serbe manie d’un livre à l’autre toute la palette des genres, du comics aux accents burlesques (Heartless, Bezimena ; Ici-même, 2013 et 2018), au récit autobiographique sans concession (Fatherland ; Ici- même, 2014 et La Réparation ; Martin de Halleux, 2022). La Galerie Martel Paris est heureuse de pouvoir présenter, à partir du 16 janvier 2025, une sélection d’originaux issus de ces albums ainsi que d’autres projets en cours.
D’une virtuosité graphique sans égal, les dessins de Nina Bunjevac saisissent par leur jeu d’échelles et de zooms — qui fait du lecteur un voyeur, à la fois acteur impuissant et détective empathique, face à un récit lacunaire, tissé d’ellipses. De Heartless à ses travaux sur le tarot divinatoire (Les Arcanes majeurs du Tarot ; Gallimard, 2023), l’autrice déploie un univers qui doit autant à Robert Crumb qu’à Drew Friedman ou Virgil Finlay, tout en pénétrant les consciences avec une lucidité et un hyper-réalisme singuliers qui la placent aussi du côté de la photographie, du cinéma et de la culture alchimiste. Les jeux de regards organisent chez elle un monde de secrets, où les cadres ou cases de la bande dessinée révèlent autant qu’ils cachent, censurent ou travestissent ce que l’œil devrait voir.
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Comme la caméra de Charles Laughton dans La nuit du chasseur, les cadres et les silhouettes de Nina Bunjevac dessinent un théâtre d’ombres peuplé d’enfants innocents, faits prisonniers par des mains d’adultes irresponsables. Le fantastique se mêle au familier, le merveilleux à une forme d’inquiétante étrangeté semblant traduire en rêves ou en rébus le souvenir, qui se transforme en succession de cases, yeux, mains ou serrures nous invitant toujours à deviner ou pénétrer ce qui se cache derrière.
Marguerite Demoëte
Lire le communiqué de presse complet (PDF)
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[EN]
La Réparation
(Martin de Halleux)
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opening reception with the artist
on Thursday, January 16th 2025
starting at 6pm
book signing session
on Saturday, January 18th 2025
starting at 3pm
Exhibition
from January 16th to March 1st, 2025
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MARTEL PARIS | 17 rue Martel | 75010 Paris
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The all black-and-white universe of Nina Bunjevac impresses with its graphic maturity. A virtuoso pointillist, the Canadian author of Serbian origin masters the full range of genres from one book to another, from comics with burlesque accents (« Heartless », « Bezimena » ; Ici-même, 2013 and 2018) to uncompromising autobiographical accounts (« Fatherland » ; Ici-même, 2014 and « La Réparation » ; Martin de Halleux, 2022). Galerie Martel Paris is delighted to present, starting January 16th, 2025, a selection of original artworks from these albums as well as other ongoing projects.
With unparalleled graphic virtuosity, Nina Bunjevac’s drawings captivate through a play of scales and zooms that make the reader a voyeur, both a powerless actor and an empathetic detective, faced with a lacunar narrative woven with ellipses. From « Heartless » to her work on divinatory tarot (2023), the author unfolds a universe that owes as much to Robert Crumb, Drew Friedman or Virgil Finlay, while penetrating consciousnesses with a singular lucidity and hyperrealism that also place her within the realms of photography, cinema, and alchemical culture. The play of gazes organizes a world of secrets in her work, where the frames or panels of comics reveal as much as they hide, censor, or distort what the eye should see.
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Like Charles Laughton’s camera in « The Night of the Hunter », Nina Bunjevac’s frames and silhouettes draw a shadow theater populated by innocent children, made prisoners by the hands of irresponsible adults. The fantastic mingles with the familiar, the marvelous with a form of uncanny strangeness, seeming to translate into dreams or rebuses the memory, which turns into a succession of panels, eyes, hands, locks always inviting us to guess or penetrate what is hidden « behind ».
Marguerite Demoëte
Read the full press release (PDF)