GABRIELLA GIANDELLI

Intérieur

Exposition du 1er octobre au 6 novembre 2010

Après l’exposition Thomas Ott (11 juin – 18 septembre), la Galerie Martel accueille Gabriella Giandelli à l’occasion de la sortie de Intérieur aux éditions Actes Sud, préfacé par Dominique A.

Intérieur est un conte fantastique que Gabriella Giandelli situe dans les intérieurs déshumanisé des cités HLM d’aujourd’hui. Quelques jours avant Noël, les habitants, comme « encloisonnés », vont et viennent, se rencontrent, se préparent malgré tout pour les Fêtes. Les guirlandes seront sans doute les seules couleurs chaudes de cet hiver.

Un esprit voyeur, passe-muraille, aux allures de lapin fantomatique, erre d’appartement en appartement, examinant les rêves, les regrets, les espoirs de cette humanité. Pour descendre ensuite dans les sous-sols faire son rapport au « Grand Sombre », masse obscure des grandes mélancolies.

« C’est ainsi que j’ai découvert le travail de Gabriella Giandelli. Je n’avais rien demandé, et je n’ai rien vu venir ; je suis entré un jour dans une librairie et j’ai vu sur un rayon « Sous les feuilles », une de ses précédentes bandes dessinées : je l’ai ouverte par curiosité, et au premier coup d’oeil, j’ai été emballé. Depuis, je suis à l’affût de tout ce qu’elle fait. D’abord parce que, très simplement, son dessin m’enchante : j’affectionne la douceur voilée de ses images et la rondeur de son trait, qui contrastent idéalement avec le caractère figé de ses personnages et de ses décors. Il émane de ses planches une certaine électricité, due à la friction entre la mélancolie de son trait et la violence comme retournée des situations qu’elle met en scène, entre la dramatisation feutrée de ses récits et la trivialité de certains de ses dialogues. C’est à la fois contemplatif et nerveux, comme le sont dans un autre domaine les films d’Aki Kaurismaki, ou d’Ingmar Bergman. Certaines de ses planches fonctionnent d’ailleurs comme des plans séquence qui s’interrompent parfois brutalement, avec un sens de l’ellipse et du montage tout cinématographique. »

(Extrait de la préface de Dominique A)

Gabriella Giandelli vit et travaille à Milan où elle est née en 1963. Elle a commencé à publier des bandes dessinées dès 1984 avec la scénariste Lilia Ambrosi dans Alter Alter, Frigidaire, Dolce Vita, Strapazin, L’Echo des Savanes, Nova Express, Black.

Elle mène, parallèlement, une activité d’illustratrice dans la presse et collabore à Internazionale, La Repubblica, Il Sole 24 Ore, The New Yorker, Il manifesto mais aussi dans l’édition où elle signe des livres pour enfants chez Mondadori. Son personnage, Milo, un enfant-lapin, a fait l’objet d’une série animée pour la télévision italienne Rai 3 et France 5.

Par ailleurs, elle développe un travail de designer pour de prestigieuses marques internationnales. Elle a créé des tissus et des tapis pour Alchemy et Memphis et des objets pour Alessi et Swatch.

Gabriella Giandelli participe actuellement à la grande exposition BD & Archi à la Cité de l’architecture.