Zéphir (son deuxième prénom) est né en 1992. Fraîchement diplômé de l’école Estienne, il participe à diverses revues et collectifs avant de signer, à 21 ans, un premier livre déjà éminemment personnel. Tiré de son projet de fin d’études, Le Grand Combat (Futuropolis, 2014), distille quelques notions déjà essentielles pour l’auteur : le questionnement sur la place qu’il nous faut trouver en ce monde, sur l’acceptation des vicissitudes de la vie et celles qu’il faut combattre.

L’ouvrage fait preuve d’une sensibilité rare, laisse le regard trouver son propre rythme. Dans le même temps, il affiche une sorte d’incapacité à se contenter d’un mode d’écriture plastique unique et donne le tournis, déployant une appétence folle pour les expériences quant au signe, au trait, à la matière. Bien plus tard, on comprendra qu’il ne s’agissait guère d’un choix : « J’alterne entre la ligne et la matière. Je me cherche en tant que dessinateur entre ces deux pôles. J’aimerais avoir l’évidence d’une révélation pour ”mon” outil. »

« Je me lance sur la page avec une intuition plus qu’une vision définie, presque instantanément trahie par ce qui surgit »

À l’instar de quelques-uns des artistes l’ayant marqué au fil du temps, Zéphir donne l’impression de prendre à rebrousse-poil tout ce qui ressemble à un chantier trop balisé.

Plus précisément : tout n’est pas forcément pré-établi lorsqu’il se lance dans le travail, et la curiosité et l’aperception semblent faire figure de boussole principale : le spontané, l’instinct, l’accident sont au cœur de son protocole créatif : « Je me lance sur la page avec une intuition plus qu’une vision définie, presque instantanément trahie par ce qui surgit. Je poursuis au risque de ruiner l’équilibre laborieusement obtenu et, quasi systématiquement, je le ruine. J’espère un jour ne plus avoir à commencer par rater un dessin pour pouvoir m’y lancer librement ensuite. »

En 2016 paraît L’Esprit rouge (Futuropolis) dont il est co-auteur, signant le dessin sur un texte de Maximilien le Roy. Consacré au fameux voyage d’Antonin Artaud au Mexique en 1936, il fallait un univers graphique fort singulier pour accompagner la restitution d’une expérience intérieure et artistique qui ne l’était pas moins. Là encore, le livre convoque tout un champ des possibles afin de répondre au spectre des ressentis sensoriels et émotionnels qu’un tel projet nécessitait.

Dans La Mécanique des vides (Futuropolis, 2022), Zéphir enfonce ici le clou d’une exploration visuelle hors normes, la conjuguant à une solide expérience de son rapport au mot, au verbe. Car mettre sur l’auteur la seule étiquette d’aventureux plasticien seulement serait un manquement, tant les mots et leur usage apparaissent essentiels dans son travail.

La Mécanique des vides, c’est notamment le signe-dessin qui sublime l’importance du signe-mot. Et à peine un an plus tard, une nouvelle conjugaison des deux s’incarne dans Rondes de nuit.

Les gouaches sur carton plume exposées (accompagnées de pastels à la cire, de marqueurs peinture à base d’eau, de crayons de couleurs) de format A3+ creusent l’écart avec les précédents travaux dans leur radicalité ; mais cette fois le narratif s’invite par la bande, de manière bien plus sous-jacente.

Zéphir vit et travaille à Paris.

Rondes de Nuit, 2023
gouaches, encres, pastels sur carton plume
43,5 x 31 cm

 

Rondes de Nuit, 2023
gouaches, encres, pastels sur carton plume
43,5 x 31 cm

 

Rondes de Nuit, 2023
gouaches, encres, pastels sur carton plume
43,5 x 31 cm

 

> Liste des oeuvres <

 

REVUE DE PRESSE

Sur Le Grand Combat :

Planète BD — 6 février 2014 : « Une alternative intéressante à nos modes de vie, magnifiée par un dessin moderne et contemplatif »

Sur L’Esprit Rouge :

Planète BD — 10 mars 2016 : « Un voyage initiatique à couper le souffle »

France Inter — 1er avril 2016 : « L’Esprit rouge est une performance graphique »

Benzine — 13 avril 2016 : « Un récit tenu, au graphisme éblouissant »

Actua BD — 14 mai 2016 : « Le jeune Zéphir gère les ambiances avec une culture de peintre »

Sur La Mécanique des Vides :

Le Figaro — 7 septembre 2022 : « Un récit initiatique et onirique qui invite à habiter le monde autrement »

Club de Mediapart— 22 septembre 2022 : « Une réflexion métaphysique de l’identité humaine et de sa place dans le monde vivant est posée de façon vertigineuse »

Actua BD — 3 octobre 2022 : « Une fable vertigineuse »