JOSÉ MUÑOZ

Carlos Gardel, la voix de l’Argentine  

Exposition du 15 janvier au 24 février 2010

À l’occasion de la publication de Carlos Gardel, la voix de l’Argentine (2e partie) de Muñoz et Sampayo aux éditions Futuropolis, la Galerie Martel propose du 15 janvier au 24 février 2010 une exposition des oeuvres originales et un choix de dessins.

Carlos Gardel, un mythe populaire. Sa voix a été déclarée patrimoine de l’humanité par l’Unesco en 2003. Son charme et sa prestance ont fasciné au-delà des barrières linguistiques. Il est à jamais dans le coeur des Argentins et Muñoz et Sampayo en sont ses biographes les plus doués. Après ses débuts en Argentine et sa carrière internationale, ce sont ses dernières années qui sont évoquées ici.

L’artiste enchaîne les tournées mondiales, Paris, New York, l’Amérique Latine… Le cinéma se l’arrache, lui proposant des films dont les scénarios sont autant de prétextes pour qu’il chante. Mais le 24 juin 1935, près de Medellin en Colombie, Carlos Gardel meurt dans un accident d’avion. Il devient le symbole de l’insouciance des Années folles. Privilégiant le noir et blanc, Muñoz sculpte les faces mystérieuses d’un personnage qui s’y entend à brouiller les pistes.

Il pousse la forme dans ses retranchements, lâche le trait, jusqu’à l’abstraction, pour « faire danser les taches et leurs soupçons figuratifs ». Essayant de dompter « les flots d’encre qui tombent sur le papier tout en préservant la spontanéité sans laquelle il n’y a pas de fraîcheur… ». Les auteurs s’emparent du symbole de leur pays pour raconter l’Argentine exubérante, vive et joyeuse qu’ils ont connue avant qu’elle ne sombre sous la dictature.

José Muñoz n’a que douze ans quand il suit des cours de sculpture, peinture et marionnettes dans l’atelier d’Humberto Cerantonio et pratique avec lui le théâtre de marionnettes dans les faubourgs de Buenos Aires. Parallèlement, il fréquente les cours d’Alberto Breccia à l’École Panaméricaine d’Art. Muñoz devient dès l’âge de 15 ans l’assistant de Solano- Lopez. Il est alors fortement influencé par Hugo Pratt qu’il rencontre en 1959 et qui l’engage en 1963 pour dessiner Precinto 56 dans Misterix. Precinto 56, détective à New York qui préfigure Alack Sinner est influencé par le roman noir et le cinéma américains.

En 1972, il quitte l’Argentine, qui est alors une dictature militaire. Il se rend en Grande-Bretagne puis en Espagne où il rencontre Carlos Sampayo, exilé Argentin comme lui, féru de poésie et de littérature. Le désir de collaborer fut instantané. Il s’établit entre les deux hommes une grande et amicale complicité : Alack Sinner, Le bar à Joe, Flic ou privé, Rencontres, Viet Blues, Histoire amicale du bar à Joe, Nicaragua, Billie Holiday. En collaboration avec Jerome Charyn, il publie en 1997 Le croc du serpent et Panna Maria en 1999. Signalons également Carnet Argentin et Orillas de Buenos Aires ! (portfolio) en 2001 chez Alain Beaulet, La Pampa y Buenos Aires chez Futuropolis en 2006.

En 2002 il reçoit le Prix spécial pour le travail exceptionnel de sa carrière au Max-und-Moritz- Preis, en Allemangne. Et en 2007, il reçoit le Grand Prix de la ville d’Angoulême pour l’ensemble de son oeuvre et coordonne pour l’édition 2008 la conception d’une grande rétrospective consacrée à la bande dessinée argentine.