ROLAND TOPOR

Exposition du 12 mars au 30 avril 2010

 

La Galerie Martel propose du 12 mars au 30 avril 2010 une importante exposition-vente rétrospective des dessins, collages, peintures et linogravures de Roland Topor.

« Topor est un esprit essentiel. Il distille tous ses talents, qui mènent son génie bien au-delà du dessin.

Parce qu’il a des origines juives polonaises, parce qu’il est issu d’une famille de « progromés », l’humour a été pour lui un exutoire crématoire, marquant son temps et ses époques au rythme de ses hantises.

Si l’horreur est absurde, elle est donc risible. Il en fait son condiment, sulfureux.

Je me rappelle fortement la découverte des premiers dessins publiés dans la revue Bizarre éditée par Pauvert. On y sentait la douleur infligée par la plume au papier. D’une plume grinçante, alimentée dans un encrier où il broyait son noir, de suie et de cendres.

Comme chez Kafka, le créatif est issu d’un désespoir qui constate plus qu’il ne conteste.

Son film La Planète sauvage reste pour moi le meilleur dessin animé à ce jour. Allez y faire un détour pour vous écarteler de rire, de ce rire strident, « tympant » de Topor dont les éclats déchirés mutilent et estropient.

Topor est inoubliable et il doit le rester, ne serait-ce qu’à titre de témoin d’un monde où l’horreur est gratuite (…). »

Tomi Ungerer

Roland Topor est un homme-orchestre, un feu d’artifice d’idées qui explose dans toutes les directions, crépitant, carambolant, divertissant et effrayant, parfois nous coupant le souffle, étonnant par sa fraîcheur d’invention toujours fascinante (…). Il explore au-délà des données perceptibles de la raison et de l’anatomie humaine ; il modèle l’imperceptible : les lois de la physique, les pensées secrètes interdites, les formes des monstres inconnus, le grotesque du mythe, dans une expression personnelle qui apporte une nouvelle dimension au domaine du graphisme…

Ronald Searle

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Quelques lignes sur Roland Topor

Fils du peintre et sculpteur Abram Topor, il passe ses premières années à Paris puis en Savoie où ses parents, immigrés juifs polonais, se cachent de l’occupant nazi.

Étudiant à l’École des beaux-arts de Paris, il collabore au journal Hara-Kiri et crée en 1962 Panique avec Fernando Arrabal, Olivier O. Olivier, Alexandro Jodorowsky et Jacques Sternberg.

En collaboration avec René Laloux, il se lance dans le cinéma d’animation. Après plusieurs courts métrages, le long-métrage La Planète sauvage obtint en 1973 le prix spécial du jury à Cannes.

Roland Topor réalise aussi beaucoup d’affiches (Le Tambour de Volker Schlöndorff, L’Empire de la passion de Oshima, L’Ibis rouge de Jean-Pierre Mocky).

La décennie 70 voit également son roman Le Locataire chimérique connaître une brillante adaptation au cinéma par Roman Polanski. Il collabore au Casanova de Federico Fellini où il dessine les images de la séquence de la « lanterne magique ».

Roland Topor travaille avec son ami et complice Jean-Michel Ribes sur de nombreux projets pour la télévision, le théâtre et le cinéma. Il est le génial inventeur avec Henri Xhonneux de Téléchat qui rencontre un succès immédiat.

Auteur de théâtre il travaille plusieurs fois avec son ami Jérôme Savary et signe en 1992 à la fois la mise en scène, les décors et les costumes de Ubu roi au théâtre national de Chaillot, à Paris.