PARIS

English version below

HERR SEELE & KAMAGURKA

Cowboy Henk
Éd. Frémok

***

Exposition
du 8 mars au 26 avril 2025

prolongée jusqu’au samedi 10 mai

***

MARTEL PARIS | 17 rue Martel | 75010 Paris, France

 

D’une discussion à Ostende en 2016 : « L’avenir est à l’absurdisme total. La satire ne marche plus aujourd’hui, tu sais, ça va trop vite, la politique va trop vite. L’absurdisme pur et plus abstrait, à la Ionesco, à la Buñuel, à la Beckett, les gens ont faim de ça… et simplement de rire aussi, rire avec rien. Et le vrai rire, c’est rire comme un fou avec rien. Donc l’absurdisme fait partie du vrai rire aussi. Si tu as besoin de quelque chose pour rire, ce n’est déjà plus le vrai rire. Tout le monde rit, hein, les animaux aussi à mon avis. Tout ce qui vit rit. Enfin je pense…. Je ne sais pas pour le plancton. (Rires). »

(…)

Ce que l’on sait du plancton, c’est qu’il est incapable de se déplacer à contre-courant, à l’inverse de Herr Seele qui ne fait que ça. Ses livres et expositions sont des événements, il est le dernier héritier d’une école belge de la peinture qui remonte aux primitifs flamands. La Galerie Martel Paris se réjouit de dévoiler, à partir du 8 mars 2025, une sélection d’originaux de cette figure de la bande dessinée d’outre-Quiévrain.

Quittant la peinture de chevalet, il est internationalement connu pour la bande dessinée culte Cowboy Henk, qu’il a créée en 1981 avec le génial Kamagurka (pseudonyme de Luc Zeebroek, né en 1956 à Nieuport, Flandre- Occidentale), son complice de toujours – ils se sont rencontrés à l’Académie royale des Beaux-Arts de Gand. Très vite, leur Cowboy Henk allait connaître une aventure éditoriale hors du commun, passant dans Raw (la mythique revue d’Art Spiegelman), Hara-Kiri, Psikopat ou encore L’Écho des savanes. Le personnage, un cowboy blond massif à la mâchoire carrée et à la vacuité abyssale, évolue selon sa logique déjantée et disjonctée, qui rend tout possible. Un jour, il oublie son bras au restaurant, mais ne remarque que la perte du téléphone qui était au bout de son membre ; le lendemain, il mange une glace avec laquelle il fusionne et partage son sort ; ailleurs, cowboy et monture font l’échange de leurs conditions de vie.

Dominique Radrizzani | Historien de l’art

 

Lire le communiqué de presse complet (PDF)

 

 

« L’Art actuel », p. 120 | 2015
encre sur papier
51 x 65 cm

 

« You are what you eat » | 2019
peinture à l’huile sur toile
100 x 70 cm

 

« La Nouvelle Blague », p. 286 – 287 | 2021
encre sur papier
68 x 19 cm

_____

[EN]

Cowboy Henk
Frémok

***

Exhibition
from March 8th to April 26th, 2025

***

MARTEL PARIS | 17 rue Martel | 75010 Paris, France

_____

From a conversation in Ostend in 2016:
“The future belongs to total absurdism. Satire doesn’t work anymore these days, you know, it’s too fast—politics is too fast. Pure, more abstract absurdism, à la Ionesco, Buñuel, Beckett—that’s what people are hungry for… and just for laughter too, laughter at nothing. And real laughter is laughing like a madman at nothing. So absurdism is part of real laughter too. If you need something to laugh at, it’s already not real laughter anymore. Everyone laughs, right? Animals too, I think. Everything alive laughs. At least, I think so… I’m not sure about plankton. (Laughs).”

Plankton, as we know, is incapable of swimming against the current— unlike Herr Seele, who does nothing but. His books and exhibitions are events; he is the last heir of a Belgian school of painting that dates back to the Flemish Primitives. Galerie Martel Paris is delighted to unveil, starting March 8, 2025, a selection of original works by this iconic figure of Belgian comics.

(…)

Moving away from easel painting, he became internationally renowned for the cult comic « Cowboy Henk », which he created in 1981 with the brilliant Kamagurka (pseudonym of Luc Zeebroek, born in 1956 in Nieuwpoort, West Flanders), his lifelong accomplice—they met at the Royal Academy of Fine Arts in Ghent. Very quickly, « Cowboy Henk » embarked on an extraordinary publishing adventure, appearing in Raw (Art Spiegelman’s legendary magazine), Hara-Kiri, Psikopat, and L’Écho des savanes. The character, a massive blonde cowboy with a square jaw and an abyssal vacuity, operates according to his own deranged and disjointed logic, making anything possible. One day, he forgets his arm at a restaurant but only notices the loss of the phone that was at the end of it; another time, he eats an ice cream with which he fuses, sharing its fate; elsewhere, cowboy and horse swap roles and living conditions.

Dominique Radrizzani | Art historian