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Alex Barbier2024-01-24T18:39:14+00:00

Alex Barbier, né à Saint-Claude en 1950 (Jura) et mort en 2019 dans la même ville, était un dessinateur singulier, doté d’une personnalité fantasque.

Après des études d’art, il devient lui-même professeur de dessin. L’expérience tourne court : il est renvoyé de l’Éducation nationale au prétexte d’une « attitude subversive». Il profitera de son temps libre, en parallèle de son service militaire, pour concevoir un manifeste sur la bande dessinée.

Le jeune Barbier est un garçon « sauvage » et cela s’en ressentira dans son procédé artistique par des couleurs directes, une narration éclatée et des thématiques subversives. C’est dans Charlie Mensuel, en 1974, qu’il publie ses premières bandes dessinées. Gébé et Wolinski sont séduits par son univers hallucinatoire et son audace. Alors qu’il n’a que 26 ans, sa maturité artistique précoce est récompensée en Belgique par le Prix Saint-Michel du meilleur dessinateur étranger.

« Depuis que j’ai découvert mon premier album de Tintin, dans mon esprit la bande dessinée est un Tout que je tiens dans la plus haute estime. » 

Avec Lycaons (Éd. Du Square, 1979) et Le Dieu du 12 (Charlie Mensuel, 1980), il propose une picturalité et une narration inédites pour le médium de la bande dessinée. Ses encres se fondent, offrant une palette toute en volutes brumeuses ou, au contraire, aux teintes tranchantes. On peut y percevoir l’influence de Francis Bacon, Soutine, Edward Hopper ou Lucian Freud.

Côté narration, il s’inscrit dans une contre-culture psychotropique, celle de la jeunesse hallucinée d’un William Burroughs ou d’un Louis-Ferdinand Céline. Parfois, la réalité semble concorder avec l’univers sulfureux et accidenté de Barbier. En 1985, un inconnu se présente dans un café du village où réside Barbier. Après avoir emprunté des allumettes, il met le feu à l’atelier de l’artiste. La majorité de ses planches seront réduites en cendres.

« Quant à celui qui n’aime pas la bande dessinée, c’est qu’il est soit trop vieux et on lui pardonne, soit un imbécile et on l’allume. »

Entre 1982 et 1994, Alex Barbier se consacre à la peinture avant de rapidement revenir à ses premiers amours avec Les Paysages de la nuit (Éd. Delcourt, 1994) et Comme un poulet sans tête (Éd. Delcourt, 1994). En 1994, la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image lui consacre une exposition accompagnée d’un reportage, Les Paysages de la nuit, réalisé par Jean-Pierre Delvalle et scénarisé par Thierry Groensteen. Alex Barbier y présente son village, Fillols, situé dans la périphérie de Perpignan (Pyrénées-Orientales), qui tient lieu de décor dans plusieurs de ses ouvrages.

C’est dans ce village qu’Alex Barbier fonde en 1997 avec sa compagne Aline, le Festival Plouc de Fillols, rassemblant la scène alternative littéraire francophone et notamment les éditions Frémok et Thierry Vanhasselt, avec qui il collabore sur le long terme. L’événement, à l’image de l’art de Barbier — qui y chante — est une fête chaotique, truculente et populaire. Principalement chapeauté par Aline Barbier, le festival devenu Qué Bazar se poursuivra jusqu’en 2014.

Avec Dernière bande (Éd. Frémok, 2014), il fait la même année ses adieux à la bande dessinée. Son ultime exposition se tient au Festival d’Angoulême, en 2015.

 

PRESSE

Interview publiée dans L’Indispensable en octobre 1999 

 

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