Artiste américaine au parcours incroyable, cette femme née en 1962 impose soudainement son nom dans le monde de l’art en 2017 avec la publication de Moi, ce que j’aime, c’est les monstres (Éd. Monsieur Toussaint Louverture) pour lequel elle remporte pléthore de prix dans le monde entier dont trois Eisner Awards en 2018 aux États-Unis et le Fauve d’or au Festival d’Angoulême en 2019.
L’artiste au parcours atypique a grandi au musée de Chicago, où elle pouvait rester des heures face à un même tableau. Si elle déclare avoir appris à dessiner avant de pouvoir marcher, l’artiste semble avoir également su lire peintures et dessins avant d’en avoir étudié les codes.
Parmi ses inspirations figurent Magritte, Daumier, Otto Dix et Rembrandt. Elle a également beaucoup appris du travail d’Aline Kominsky-Crumb, d’Art Spiegelman, de Julie Doucet ou encore de Marjane Satrapi.
En fêtant son quarantième anniversaire, elle est piquée par un moustique et tombe gravement malade. Le virus qui la frappe la laisse alors paralysée des membres inférieurs et lui faire perdre l’usage de sa main droite, avec laquelle elle dessine. C’est grâce à sa fille, alors âgée de six ans, que débute sa reconstruction depuis son lit d’hôpital : en scotchant un crayon à sa paume, cette dernière pose les premiers jalons de sa résurrection. Ferris recouvre lentement ses capacités motrices puis franchit, en chaise roulante, les portes de l’Art Institute de Chicago.
Elle en sort diplômée et se plonge alors dans la conception du projet de sa vie, My Favorite is Monsters. En découle, après six ans de travail, un pavé de 800 pages – véritable ovni littéraire. Le manuscrit original, refusé à 48 reprises (!) aux États-Unis, sera finalement publié par l’éditeur indépendant Fantagraphics.
La parution de l’ouvrage provoque un retentissement médiatique que personne — et encore moins Ferris, alors âgée de 55 ans — n’aurait pu imaginer. Le roman graphique est acclamé par la critique des deux côtés de l’Atlantique. Qualifié par le Gardian comme « l’un des meilleurs romans graphiques du 21e siècle à ce jour », l’ouvrage propulse l’Américaine dans une nouvelle dimension.
Celle qui fut jusqu’alors illustratrice et créatrice de jouets se mue en véritable révélation de la bande dessinée, acclamée par les monstres sacrés du milieu tels qu’Art Spiegelman et Chris Ware.
En France, l’ouvrage s’écoule à plus de 100 000 exemplaires et triomphe à Angoulême. En juin 2024, il remporte le Prix spécial des 40 ans l’Association des critiques de bande dessinée, qui l’élit meilleur album de ces vingt dernières années.
« En vérité, écrire, dessiner, c’est jeter des sorts.
La bande dessinée étant à mon sens un des niveaux de sorcellerie les plus élevés »
Armée de ses stylos-bille, elle maîtrise sa technique avec une force exceptionnelle. Elle se joue des limites de cette technique en apportant intensité et profondeur à son dessin. Le stylo est utilisé tel un pinceau laissant à la surface du papier une multitude de hachures donnant à voir des spectacles de clairs-obscurs fascinants. Son dessin, inspiré du mouvement underground américain et plutôt « masculin » dans l’imaginaire commun, est une profonde célébration de l’art.
Son œuvre est acclamée par ses pairs, qui la considèrent comme la révélation historique de la bande dessinée. Par son trait et les sujets abordés, elle s’impose dans un univers artistique encore trop souvent considéré comme masculin et bouleverse toute la notion du livre et du récit avec une liberté esthétique, un dessin puissant à l’impact immédiat.
Du 29 mai au 4 novembre 2024, son oeuvre est exposée au Centre Pompidou, à Paris, dans le cadre de la grande exposition « La BD à tous les étages ».
Le second volume de Moi, ce que j’aime, c’est les monstres est paru le 8 novembre 2024 chez Monsieur Toussaint Louverture.
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BIBLIOGRAPHIE
2024 — Moi, ce que j’aime, c’est les monstres – Livre Deuxième (Monsieur Toussaint Louverture)
2018 — Moi, ce que j’aime, c’est les monstres – Livre Premier (Monsieur Toussaint Louverture)
RÉCOMPENSES
2024 — « Meilleure bande dessinée des vingt dernières années », ACBD (France)
2020 — Eisner Award « Best Single Issue » – One Shot (États-Unis)
2019 — Fauve d’Or du meilleur album au Festival d’Angoulême (France)
2019 — Grand Prix de la Critique, ACBD (France)
2018 — Eisner Award du meilleur album, meilleur roman graphique et meilleure couleur (États-Unis)
2018 — Grand Guinigi Award du meilleur roman graphique (Italie)
2018 — Lynd Ward Prize (États-Unis)
2018 — Prix littéraire LAMBA des romans graphiques LGBTQ (États-Unis)
2018 — Reuben Award du meilleur roman graphique (États-Unis)
2017 — Ignatz Award – « Artiste remarquable » et « Roman graphique exceptionnel », Small Press Expo (États-Unis)
2017 — Personnalité de l’année, ComicsBeat (États-Unis)
2017 — « Meilleur livre de 2017 », Publisher’s Weekly (États-Unis)
EXPOSITIONS
Solo
2019 — Maison de la Littérature (Québec, Canada)
2019 — Palazzo Ducale (Lucca, Italia)
2019 — Formula Bula (Paris, France)
2019 — Fumetto Hotel Schweizerhof (Lucerne, Suisse)
2018 — Galerie Martel (Paris, France)
Collective
2024 — « Exposition collective inaugurale » – Martel BXL (Bruxelles, Belgique)
2024 — « La BD à tous les étages » – Centre Pompidou (Paris, France)
2021 — « Mona Lisa » – Cartoon Museum Basel – Center for Narrative Art (Bâle, Suisse)
2021 — « Chicago Comics » – Museum of Contemporary Art (Chicago, États-Unis)
2021 — « Jazz à Vienne » (Vienne, France)
2021 — « Women in Comics » – Society of Illustrators, Palazzo Merulana (Rome, Italie)
2021 — « Marginalia » – Nouveau musée national de Monaco (Monaco, Principauté de Monaco)
2020 — « Women in Comics » – Society of Illustrators (New York, États, Unis)
2002 — « Ferris Family Exhibition » – Evanston Art Center (Evanston, États-Unis)
PRESSE
France
Marianne — décembre 2024 : Le manifeste d’émancipation d’Emil Ferris
Le Nouvel Obs — décembre 2024 : « Les Etats-Unis sont une maison hantée »
Le Monde — novembre 2024 : « Nous devons tous accepter notre part de monstre »
Sud Ouest — novembre 2024 : « Moi ce que j’aime, c’est les monstres » : à Bordeaux, la maison d’édition de la célèbre BD face à un nouveau défi
France Inter (Podcast) — novembre 2024 : Mon amie Emil Ferris
Télérama — novembre 2024 : Emil Ferris, la dame de Bic de la bande dessinée, de retour avec un nouveau livre monstre
Le Point — novembre 2024 : Emil Ferris, talent monstre
Maze — novembre 2024 : « Moi, ce que j’aime, c’est les monstres » – La grande œuvre d’Emil Ferris
Version Femina — novembre 2024 : Sept ans après la parution de cette BD américaine multi-récompensée, y compris en France, sa suite voit enfin le jour !
Libération — novembre 2024 : Emil Ferris roule sa bille
Les Inrockuptibles — novembre 2024 : On a parlé de la guerre, des monstres et de Chicago avec Emil Ferris, l’autrice de “Moi, ce que j’aime, c’est les monstres 2”
Fnac — novembre 2024 : Moi ce que j’aime, c’est les monstres : 3 minutes pour comprendre le succès du comics
Le Nouvel Obs — novembre 2024 : « Moi, ce que j’aime, c’est les monstres, livre deuxième », par Emil Ferris, l’heureux retour des monstres
Télérama — novembre 2024 : “Moi, ce que j’aime, c’est les monstres”, livre deuxième : Emil Ferris change de ton, mais conserve la maestria
Agence France Presse — novembre 2024 : Le livre « monstre » d’Emil Ferris, un miraculé face aux accidents
LivresHebdo — novembre 2024 : « Moi, ce que j’aime, c’est les monstres », d’Emil Ferris, à la jonction entre rêve et cauchemar
Télérama — novembre 2024 : Emil Ferris, la dame de Bic de la bande dessinée, de retour avec un nouveau livre monstre
Quotidien — novembre 2024 : « Moi, ce que j’aime, c’est les monstres », la BD la plus attendue de l’année
France Culture (Podcast) — octobre 2024 : « Moi, ce que j’aime, c’est les monstres », retour du monstrueux roman graphique d’Emil Ferris
La Tribune — octobre 2024 : « Qui est à l’origine de l’obscurité ? »
Libération — août 2024 : Emil Ferris : «Je me suis fait des amis en racontant des histoires de fantômes»
Actualitté — juin 2024 : Emil Ferris a signé la meilleure BD des 20 dernières années, selon l’ACBD
Courrier Picard — juin 2024 : Moi ce que j’aime, c’est les monstres : chef-d’oeuvre monstre
Les Inrockuptibles — août 2023 : “Moi, ce que j’aime c’est les monstres” d’Emil Ferris : la suite est en route !
France Télévisions — août 2023 : La P’tite Librairie
Rolling Stone — septembre 2019 : Emil Ferris, monstres et merveilles
Beaux Arts — octobre 2019 : Emil Ferris, monstre sacré
ActuaBD — février 2019 : Emil Ferris : « Les monstres représentent la vérité, celle qu’on ne veut pas voir en face car c’est trop douloureux. »
Le Parisien — janvier 2019 : Bande dessinée : Emil Ferris, un «monstre» sacré à Angoulême
France Info — janvier 2019 : Festival de la BD d’Angoulême : le Fauve d’or revient à l’Américaine Emil Ferris
L’Humanité — janvier 2019 : Emil Ferris, portrait d’une monstre sacrée
Paris Match — octobre 2018 : BD : Le talent monstre d’Emil Ferris
Le Monde — octobre 2018 : Nous ce qu’on aime, c’est les monstres d’Emil Ferris
RFI — octobre 2018 : «Moi, ce que j’aime, c’est les monstres», le livre sensation d’Emil Ferris
Libération — septembre 2018 : Emil Ferris: «J’ai l’impression d’avoir vécu toute ma vie dans un orphelinat, et qu’un jour des gens sont venus pour m’adopter»
Le Figaro — septembre 2018 : La case BD : Emil Ferris ou la beauté monstre
France Info — septembre 2018 : « Moi, ce que j’aime, c’est les monstres », rencontre avec Emil Ferris, le phénomène BD de la rentrée
France Inter (Podcast) — septembre 2018
Libération — juillet 2018 : Emil Ferris, créature créatrice
International
The Comics Journal (États-Unis) — juillet 2024 : My Favorite Thing is Monsters Book Two
Chicago Sun Times — juillet 2024 : Emil Ferris conjures 1960s Uptown spirits in long-awaited ‘My Favorite Things Is Monsters’ sequel
Chicago Review of Books (États-Unis) — juin 2024 : Telling the Truth through Fiction: A Conversation with Emil Ferris about “My Favorite Thing is Monsters Book Two”
Forbes (États-Unis) — mai 2024 : ‘Monsters’ Return In Long-Awaited Sequel To Hit Graphic Novel
The New York Times — mai 2024 : Fantastic Beasts and Other Creatures Abound in May’s Graphic Novels
Vulture (États-Unis) — mai 2024 : Emil Ferris Still Believes in Monsters
The Washington Post (États-Unis) — mai 2024 : The monstrous mind behind the summer’s most anticipated graphic novel
The Guardian (Royaume-Uni) — mai 2024 : My Favorite Thing Is Monsters Book Two by Emil Ferris review – fantastic beasts
The Guardian (Royaume-Uni) — mai 2024 : Emil Ferris: ‘We can’t enter a future without our humanity’
Associated Press (États-Unis) — mai 2024 : Emil Ferris Tackles Big Issues Through a Small Child With a Monster Obsession
Reader (États-Unis) — mai 2024 : Emil Ferris communes with Uptown’s ghosts
The New Yorker (États-Unis) — février 2024 : Diary of an Abomination
RTS (Suisse) — décembre 2018 : « Moi ce que j’aime, c’est les monstres », la BD qui rafle tout sur son passage
La Presse (Canada) — août 2018 : Le fabuleux destin d’Emil Ferris
Los Angeles Times (États-Unis) — avril 2018 : ‘My Favorite Thing Is Monsters’ and ‘Monstress’ lead 2018 Eisner Awards nominations
NPR (États-Unis) — mars 2017 : In ‘Monsters,’ Graphic Novelist Emil Ferris Embraces The Darkness Within
The Guardian (Royaume-Uni) — février 2017 : Emil Ferris: ‘I didn’t want to be a woman – being a monster was the best solution’
The New Yorker (États-Unis) — février 2017 : A graphic novel about a young girl, a murder, and the allure of monsters
The New Yorker (États-Unis) — février 2017 : First, Emil Ferris was paralyzed. Then her book got lost at sea