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Tomi Ungerer2024-01-31T15:45:02+00:00

Né le 28 novembre 1931 à Strasbourg, Tomi Ungerer disparaît à Cork (Irlande) le 9 février 2019.

À Strasbourg, un musée portant son nom est consacré à son oeuvre. Il n’en fallait pas moins pour appréhender le foisonnement artistique et labyrinthique de cet affichiste, auteur, dessinateur, inventeur, collectionneur, provocateur, satiriste, poète-rêveur qu’était Tomi Ungerer.

L’Alsacien prend son envol artistique après son arrivée à New York, où il s’installe en 1957. Il collabore rapidement à des revues prestigieuses, à l’instar de Harper’s Bazaar, du New York Times, Life ou encore Esquire. Sa notoriété fulgurante lui vaut d’être choisi par Stanley Kubrick pour réaliser l’illustration de l’un de ses chefs-d’oeuvres, Docteur Folamour (1964).

Maître de la littérature enfantine à l’imaginaire débridé, cet Alsacien a vu ses livres devenir des classiques. Ainsi, Les Trois Brigands en 1961 (Écoles des Loisirs, 1968) et Jean de la Lune (1966) (Écoles des Loisirs, 1981) ont triomphé à l’international et ont depuis été traduits dans plus de quarante langues. Les deux oeuvres ont été adaptées sur grand écran en 2007 et en 2012.

« J’ai toujours aimé effrayer les enfants »

Mais l’artiste, qui affirmait que « le dessin est la forme la plus directe et la plus personnelle de l’expression graphique », ne voulait pas se cantonner à un seul genre.

Aussi, dans le New York des années 1960, Tomi Ungerer, dans un bain intellectuel et artistique effervescent, laisse libre cours à sa liberté de parole et à son humour corrosif. La plume acérée du dessinateur est politiquement engagée, humaniste, un réel couperet contre la bien-pensance ou le prêt-à-penser. Véritable observateur de son temps, son trait et ses idées ont fait le tour du monde grâce à ses affiches dénonçant la ségrégation raciale aux États-Unis et la guerre du Vietnam.

Le dessin de l’Alsacien, dans toute sa diversité, a donné naissance à plus de 140 publications tantôt madeleines sucrées de l’enfance ou brûlot contre la société, tantôt oeuvres érotiques. Le trait de l’artiste est protéiforme. Sa plume trace un dessin rapide et ferme, des traits aigus et saisissants, son pinceau, plus fluide nous plonge dans la douceur de ses traits aquarelles ou des aplats colorés.

« Je pense toujours aux mots qui attendent, j’ai là des longues queues de mots qui attendent d’être utilisés pour trouver une nouvelle vie dans une phrase, dans une nouvelle interprétation »

Tomi Ungerer montre que le dessin est un langage vivant dont il puise la force et la sincérité dans une mixture de son cru dont la force de l’équilibre idée-trait résiste au temps.

En 2017, l’Alsacien a été fait commandeur de la Légion d’honneur, plus haute décoration honorifique française.

Il laisse dans son sillage une oeuvre plus que prolifique, s’étendant de 1957 à 2019 — mais également 30 à 40 000 dessins, allant de la littérature enfantine à l’érotisme, en passant par la satire politique et sociale.

Plusieurs écoles alsaciennes ainsi qu’un square strasbourgeois portent aujourd’hui son nom.

PRESSE

Interview à France Culture — 1981

Interview à Zut Magazine — 2011

 

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