Figure incontournable du dessin actuel, José Muñoz est né à Buenos Aires le 10 juillet 1942. Très jeune, il devient mordu de dessin et de bande dessinée. Il intègre alors, du haut de ses 12 ans, l’Ecole Panaméricaine d’Art. Il a pour professeurs Alberto Breccia et Hugo Pratt ! Il débute dans la bande dessinée en tant qu’assistant de Francisco Solano López. En 1972, il décide de quitter l’Argentine — la nouvelle dictature militaire le déclare persona non grata deux ans plus tard.
C’est en 1974, qu’il fait la connaissance, en Espagne, de l’écrivain argentin Carlos Sampayo. Début alors une longue et fructueuse collaboration et d’une complicité amicale qui dure encore aujourd’hui. En 1975, la série Alack Sinner, voit le jour. Les aventures de ce détective privé exposent les misères et la noblesse d’un New York si imaginaire qu’il en devient presque réel. D’abord publiée en Italie dans Alterlinus, la série sera révélée en France par Wolinski dans Charlie Mensuel. Le récit sera publié en 1977 par les Éditions du Square.
Dès 1978, les deux auteurs rejoignent À suivre, dont ils deviennent des figures emblématiques.
Outre plusieurs titres de la série Alack Sinner, on leur doit Sophie (1980), Le Bar à Joe (1981), Tango y Milonga (portfolio de dessins noir et blanc, 1985), Jeux de lumières (1985), Sudor Sudaca (1986), Histoires amicales du bar à Joe (1987), Europe en flammes (1988), Le Poète (1991), Billie Holiday (1993), Le livre (2004), Carlos Gardel (2008/10), Alack (portfolio de dessins et textes, 2011) qui s’ajoutent à la riche bibliographie de José Muñoz avec le scénariste Jérôme Charyn.
« Ce monde cruel enrichit nos talents figuratifs et narratifs du manque de sens du scénario de la vie »
À partir de 1999, le dessinateur publie une série de recueils composés de textes et de dessins : Orillas de Buenos Aires (1999), Carnet Argentin (2000), Féminin pluriel (2002), Paris Parenthèses 1 et 2 (2004), La Pampa y Buenos Aires (2006), Encres (2012) et Faubourg Sentimental (2017), sur des textes textes de Alejandro García Schnetzer.
On y retrouve son dessin puissant et poétique. Le maître du noir et blanc en bande dessinée arpente également les chemins de la couleur, au sein d’illustrations envoûtantes.
L’Argentin remporte, en 20007, le Grand prix de la ville d’Angoulême et préside l’année suivante le jury du festival.
Toujours actif sur différents projets, Muñoz garde toute l’audace qui fait sa force artistique.
L’artiste vit à Paris, après de nombreuses années à Milan.
PRESSE
Interview au Comics Journal — 2 août 2017
